Risque professionnel et pénibilité : des solutions à explorer collectivement

Publié le 02/07/2012

Un ensemble de structures de soins infirmiers à domicile a fait remonter à l’ARACT des problématiques communes renvoyant à la santé au travail et plus particulièrement aux risques professionnels et à la pénibilité existant dans ce métier. A partir de cette demande, deux formes d’accompagnement collectif ont pu être mis en place afin de permettre à ces structures d’identifier et de prévenir les risques et la pénibilité liés à leur activité.

Informations sur le cas

PME (50 à <250)
Services marchands

Présentation

Les établissements de soins infirmiers à domicile, répartis sur l’ensemble du département, font état de symptômes liés à la santé comme des plaintes de douleurs, des maladies professionnelles ou encore des accidents de travail. Ces signaux d’alerte relevés dans les structures ont entrainé une demande d’appui de l’ARACT afin d’appréhender la question du risque professionnel et de la pénibilité dans ces métiers.

Demande de l'entreprise

L’accompagnement collectif a pu se tenir sous deux formes, un volet prévention des risques professionnels et un volet pénibilité, usure professionnelle. Huit établissements comptant entre 8 et 18 salariés ont ainsi suivi ces dispositifs. Tous ces établissements faisaient état d’absentéisme important notamment lié aux accidents de travail ou encore de maladies professionnelles. Cette demande relève donc pour eux d’une volonté globale d’amélioration des conditions de travail portant sur un enjeu de santé des salariés et de qualité de service auprès des usagers.

Démarche

L’accompagnement s’est articulé autour de séances de travail dans les locaux de l’ARACT et de travaux d’intersession dans les établissements auprès des équipes. L’ensemble de la démarche s’est voulu paritaire avec la participation aux temps collectifs d’un représentant de la direction et d’un IRP (Délégué du Personnel) pour chaque structure. Le processus itératif de l’accompagnement a aussi permis d’intégrer l’ensemble des acteurs de l’entreprise, notamment lors des intersessions amenant à une gestion collective de la question du risque et de la pénibilité dans le secteur.
Le croisement des temps d’échange collectif et des temps de travail en entreprise ont permis d’étudier et d’identifier plusieurs éléments :
• les données démographiques des structures (genre, âge, ancienneté…);
• les indicateurs de santé (absentéisme, maladies professionnelles, accidents de travail…);
• les risques liés à chacune des unités de travail recensées;
• les facteurs de pénibilité qu’ils soient d’ordre physique ou moral présents dans les activités de travail.

Cette démarche a permis de relever les principaux risques présents, engendrés par les activités de travail d’un SSIAD mais aussi les principales sources de pénibilité occasionnées par celles-ci.

Les différentes étapes de l’accompagnement ont ainsi permis aux établissements de soins infirmiers à domicile, de comprendre l’intérêt d’une prise en compte de la prévention du risque professionnel et de la pénibilité comme un élément d’une politique globale de gestion de la structure.

Des actions de prévention découlant des différents travaux menés ont été construites de façon concertée avec les acteurs de l’établissement. Les moyens envisageables pour prévenir ces situations de risques et d’usure professionnelle sont à présent à intégrer dans les documents exigés par la réglementation que sont le Document Unique et les fiches de traçabilité d’exposition à des facteurs de pénibilité.

Bilan

L’animation de cet accompagnement dédié au secteur du soin infirmier à domicile a pu permettre aux participants d’acquérir une méthode d’appréhension du risque professionnel et de la pénibilité au travail. Le travail itératif qui est proposé a pour effet de sensibiliser l’ensemble des acteurs de l’entreprise et permet ainsi de s’extraire d’une stricte obligation réglementaire en matière de prévention.

C’est donc autour d’un travail collaboratif inter et intra entreprise que l’on a pu passer du stade de la sensibilisation à celui de l’appropriation d’une démarche, et plus largement d’une politique de conservation de la santé au sein de ces établissements.