Santé des dirigeants guadeloupéens : des dirigeants s’estimant en bonne santé mais avec un risque de burnout élevé !

Publié le 19/05/2019

Les données sur les conditions de travail et/ ou la santé des salariés guadeloupéens commencent à être disponibles (études quantitatives de la DIECCTE 2011, INSEE 2015 et les études qualitatives réalisées par l’Aract).

A l’inverse, la santé du dirigeant demeure une boîte noire. Pourtant, la Guadeloupe compte 22.700 actifs non-salariés (Insee, Avril 2019). Le poids des TPE dans l’économie locale, le contexte d’hybridation des statuts de salarié, d’entrepreneur (exemple de l’autoentrepreneur), complètent le tableau des enjeux de santé au travail. Cette donne conforte donc le choix des partenaires sociaux de l’Aract de conduire, sur une durée de 3 ans, une telle enquête.

Elle est réalisée avec le soutien logistique des chambres de commerce et des métiers, et confiée au l’observatoire AMAROK, spécialisé dans la santé des entrepreneurs (université de Montpellier).

La première vague de l’enquête a été lancée en octobre 2018 et 224 chefs d’entreprises (63 % hommes,  37 % femmes) y ont contribué.

Si globalement les dirigeants s’estiment en bonne santé (62,50 %), ils sont 31,70 % à présenter un fort risque de burnout. La charge de travail, le stress, les incertitudes sur l’avenir, la solitude et la mauvaise qualité du sommeil, sont des facteurs pathogènes pour la santé des dirigeants.

 En plus de ces facteurs généralement constatés chez les chefs d’entreprise, le sentiment de se sentir coincé, constitue une particularité guadeloupéenne.

Les échanges engagés à l’occasion de la conférence-débat tenue le 07 mai dernier ont montré également la pression sociale qui pèse sur l’entrepreneur notamment en matière de droit à l’erreur, l’environnement contraint, la demande de soutien de la part des acteurs en charge de l’accompagnement des entreprises et la question de la délégation, font partie des éléments explicatifs à prendre en compte.

Ces résultats viennent conforter une étude réalisée chez les chefs d’entreprise de l’hexagone (enquête Opinion Way pour la fondation MMA, du 11 février au 20 mars 2019 auprès de 1501 dirigeants d’entreprises -50  sal. publié le 16 avril) : 39 % des chefs d’entreprise ont une difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle, 32 % se sentent isolés, 8 sur 10 se disent en bonne santé mais 63 % se plaignent du mal de dos, 53 % de douleurs articulaires, 56 % indiquent qu’un arrêt peut avoir des conséquences sur l’activité de leur société.

L’enquête guadeloupéenne s’inscrit dans la même lignée des enquêtes déclaratives qui ont des incidences prédictives en matière de santé des dirigeants.

Une seconde vague est en cours et ces résultats seront connus dans quelques mois.

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